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Roulez Jeunesse.

Il y a 10 ans, je m’envolais seule pour un voyage itinérant de 7 mois.

Mon master de géo en poche, quelques sous de côté, j’ai coupé mes longs cheveux blonds de barbie, j’ai dit aurevoir aux copains, j’ai serré fort mes soeurs, mes parents… J’ai rempli un sac avec quelques affaires et je me suis envolée vers l’Australie. J’avais soif de paysages. Soif de découvertes, de rencontres. Soif de me retrouver seule face à moi même. Et puis j’étais surement un peu perdue face au monde du travail.

Vous voyez de quoi je parle ? Ces voyages qui forment la jeunesse. Qui vous poussent à aller vers l’autre, à décider pour vous même, par vous même. C’est l’âge où tout se mélange. On se sent libre, on est fauché. On a son diplôme en poche mais on veut juste partir, explorer.

Quand je pense à tous ces jeunes à qui on est en train de couper les ailes. Je me replonge dans ma vingtaine, dans ce voyage en particulier qui m’a tant forgé. Je me dis que j’ai eu de la chance, que j’ai bien fait de m’offrir ces 7 mois de vie vagabonde. Quand je pense à tous ces jeunes, je suis en colère. J’ai l’impression qu’on sacrifie leur jeunesse. Leur futur et le nôtre.

Je me revois encore arriver à 22h à l’aéroport de Sydney. Je parlais à peine anglais (c’est pas bien mieux aujourd’hui). Je n’avais réservé aucun backpack. Mais c’est comme ça que je le voulais. Un voyage sans préparation. Une place énorme à l’imprévu, à l’inconnu. Choisir de saisir ce qui se mettrait sur mon chemin, changer de direction, se poser quelques semaines. Repartir de plus belle.

Alors j’ai avancé dans le sens des aiguilles d’une montre. De Sydney à Perth, de Perth à Darwin, de Darwin à Cairn jusqu’à Sydney. J’ai eu des petits jobs : dans des fermes, dans des bars, sur un bateau… J’ai fait et défait mon sac des dizaines de fois pour dormir en swag, en van, en tente, sur la plage, en auberge, en woofing… J’ai roulé des km sur ces routes de bitumes rectilignes à travers le bush. J’ai eu le dos couvert de mouches en 3 secondes. J’ai vécu avec cette poussière rouge vive qui s’insère partout.

J’y ai réalisé une chose incroyable: nous faisons partie d’un tout. Plus grand, qui nous dépasse. Là, la nature n’est pas aseptisée. Là, il n”y a pas d’eau, pas d’essence, pas de gens tous les 5 km. J’ai vu des insectes dangereux et des animaux grandioses (crocodile, requin, serpent de mer, raie manta…). J’ai senti la chaleur s’accabler sur ma peau. J’ai dormi sur des empruntes de crocodile. J’ai sauté du haut d’une cascade de 15 m de haut. J’ai écouté les autochtones me raconter leur histoire. J’ai rencontré des personnes très différentes, à qui je n’aurais pas parlé en Belgique. Je me suis sentie toute petite face à un monde à explorer.

Je me suis sentie vivre.

Alors toi qui a les fourmis dans les jambes de rester chez toi. J’ai envie de te dire de tenir bon. J’ai envie que tu puisses vivre ces précieuses années, à voyager si c’est ton désir.

Et si on reprenait notre liberté ?

Allez, fais ta valise ❤

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